P
PANCKOUCKE André
Joseph (Lille, 31 janvier 1703 – Lille, 19
janvier 1753)
Libraire
Fondateur du premier périodique créé dans le Nord, André Joseph Panckoucke a laissé à jamais son nom dans l’histoire de la presse de ce département, même si son journal ne connut que seize numéros.
Né le 31 janvier
1703 à Lille, André Joseph Panckoucke est l’aîné d’une famille de onze enfants.
En 1728, il s’établit libraire, puis il ouvre des cours publics traitant de
géographie et de physique. En 1746, il lance le périodique L’Abeille flamande,
imprimé par la veuve Danel. A cette époque, il est déjà l’auteur de
plusieurs ouvrages : Le Dictionnaire de la châtellenie de Lille en
1733, Les Elémens d’astronomie et de géographie à l’usage des négociants en
1739, Essai sur les philosophies et les égarements de la raison sans la foi en
1743, La Bataille de Fontenoy, poème lyrique en vers burlesques par un
Lillois… en 1745.
Après sa brève expérience de presse,
Panckoucke poursuit son travail d’auteur avec notamment un Manuel de philosophie ou précis universel
des sciences, un Dictionnaire des proverbes français, un ouvrage en deux tomes intitulé Etudes convenables aux demoiselles, et un autre Amusements mathématiques. Il meurt à Lille à l’âge de 50 ans. Deux
ouvrages inédits sont encore édités après sa mort dont un Abrégé
chronologique de l’histoire de Flandre, contenant les traits remarquables des
comtes de Flandre depuis Baudouin Ier jusqu’à Charles II d’Espagne.
J.-P. V.
Source :
Dominique-Yves Chivot, L’Abeille
flamande, mémoire ESJ, n.d.
PANCKOUCKE Charles
Joseph (Lille, 26 novembre 1736 – Paris, 19 décembre 1798)
Libraire
Fils aîné d’André Joseph Panckoucke, éditeur du premier périodique lillois, Charles-Joseph Panckoucke, après avoir demandé l’autorisation d’enseigner les mathématiques en 1756, prend le relais de son père. Libraire, il publie à partir du 7 janvier 1761 les Annonces, affiches et avis divers dont il confie la direction au chanoine Charles Leclerc de Montlinot et qui parut jusqu’au 28 décembre 1763.
Panckoucke
quitte Lille pour Paris. En 1778, il obtient le privilège de la publication du Mercure
de France qu’il réunit au Journal de Bruxelles dont il était déjà
propriétaire. En 1787, il obtient le privilège pour La Gazette de France. Le
24 mai 1789, il crée Le Moniteur universel pour publier les débats de l’Assemblée
constituante. Pendant la Révolution, il doit se réfugier en Angleterre où il
fonde Le Mercure britannique.
Après sa mort
survenue en décembre 1798, Le Moniteur
universel devient, en 1799, le journal officiel de l’Etat français.
Ecrivain prolixe, Panckoucke laisse de nombreux ouvrages de philosophie, de
grammaire, d’économie politique, ainsi que des traductions du Tasse, de
Lucrèce,…
J.-P.
V.
Source :
Dominique-Yves Chivot, L’Abeille
flamande, mémoire ESJ, n.d.
PARMENTIER Emile (?, 27 Novembre
1929 – Mons-en-Barœul, 9 janvier 1999)
Journaliste
Fils de la
résistante Jeanne Parmentier, qui avait participé à la création de la Voix du Nord clandestine, membre du
Conseil de gérance du quotidien La Voix
du Nord, Emile Parmentier entre au service des sports de La Voix du Nord le 1er
novembre 1945. Chargé plus particulièrement de la rubrique cyclisme, il suit
plusieurs tours de France. En 1959, il est promu à la tête du service des
sports. A ce titre, il devient rédacteur en chef de La Voix des Sports, hebdomadaire sportif de La Voix du Nord publié le lundi. Il occupe ce poste jusqu’à sa
retraite en 1980.
J.-P. V.
Source : La Voix du Nord, 10 et 11 janvier 1999.
PARZY Gérard (Escaupont, 23 juin 1943 – ?, 28 juin 2008)
Journaliste
Gérard Parzy
passa toute sa vie professionnelle dans le Valenciennois. Après des études
secondaires, il avait d’abord opté pour l’Education nationale puisqu’il fut
instituteur durant la première décennie de son activité…
Très intéressé
par l’information locale et, notamment, par la valorisation de
« son » secteur de Vieux-Condé, Hergnies et Condé-sur-l’Escaut, il
devint vite correspondant de La Voix du
Nord dans ce triangle objet de toutes ses attentions. Enseignant et
journaliste : ces deux métiers ne pouvaient être menés longtemps de front
et Gérard Parzy choisit finalement le second en 1971.
Cette deuxième
carrière, il l’a menée jusqu’en 2000. A l’agence valenciennoise de La Voix du Nord. Un œil sur son
canton, un autre sur le football avec l’USVA qu’il ne cessa de suivre (il fut
coopté au sein du comité du club) : au milieu de la population cet homme
de terrain était dans son élément !
Le football
était important pour lui, mais son besoin d’investissement dans la vie de ses
semblables s’exerça aussi sur d’autres terrains que celui du sport…
A Valenciennes,
son journal lui confia la fonction d’adjoint au chef d’agence puis, pendant
cinq ans, le détacha à l’agence du Quesnoy, à deux pas de sa terre d’attache.
A la retraite
Gérard Parzy décida avec son épouse de s’établir au Sénégal, dans un petit
village où il avait fait construire. C’est là qu’il est décédé le 28 juin 2008…
cinq jours après avoir fêté son 65e anniversaire…
D. A.
ASCAL Edmond (Coullenelle (80), 8 février 1866 – ?)
Journaliste
Selon une fiche
de police établie en septembre 1895, Edmond Pascal habite au n° 101 de la
Grand-rue à Roubaix. C’est un homme barbu, mesurant 1,70 mètre, au teint
ordinaire, au nez ordinaire, à la bouche moyenne et au menton rond. Reporter au
Journal de Roubaix depuis trois mois seulement, c’est un transfuge de La
Croix du Nord, où il exerçait la même fonction. De bonne conduite et
moralité, c’est un homme très actif et très catholique. Il a les opinions du Journal
de Roubaix, franc partisan d’une « République religieuse » (sic).
La Bataille du 13 novembre 1909 met d’ailleurs en doute les sentiments
républicains d’Edmond Pascal…
B. G.
Source : AD Nord, 1T 222/25.
PAUCHET Albert
(Boulogne-sur-Mer, 31 octobre 1899 – Wimille, 2 juillet 1950)
Journaliste
Originaire de Boulogne-sur-Mer, Albert
Pauchet entre en 1921 au quotidien Le Télégramme du Pas-de-Calais où il
est rédacteur sportif. Passionné de cyclisme, il est lui-même pratiquant. A ce
titre, il participe aux championnats de France des journalistes sportifs.
Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier en
1940, mais réussit à se faire rapatrier le 26 mars 1941. Il reprend alors sa
place au Télégramme. Si le quotidien est interdit à la Libération,
Albert Pauchet qui, durant l’Occupation, ne s’est occupé que de sport, peut
continuer à exercer sa profession. Il entre à la rédaction boulonnaise de La
Voix du Nord. Il meurt le 2 juillet 1950 à Wimille en se rendant, à vélo, à
une manifestation sportive.
J.-P. V.
Sources : AD Nord, 6W 16 ; La Croix du Nord, 1er juillet 1932.
Président
honoraire de la presse diplomatique, Paul-Kahn assure du 15 juillet 1950 au 10
mars 1952 les nouvelles du Parlement et des milieux gouvernementaux pour L’Echo de Calais et du Pas-de-Calais.
Source : Presse Actualité, n°
102, juin-juillet-août 1975.
PAUWELS Maurice (Cassel, 20 juillet 1921 – Cassel, 23
septembre 1984)
Journaliste
Maurice Pauwels
fit partie de ceux qui n’acceptèrent pas la défaite en 1940. Après avoir tenté
en vain de rejoindre Londres dès 1940, il se consacre à la résistance
intérieure : transport d’armes, sauvetage d’aviateurs alliés, sabotages,
etc. Il participe également à la rédaction et la diffusion de La Voix du Nord clandestine. Responsable
départemental du mouvement Voix du Nord, il est arrêté en avril 1944. Il est
déporté à Buchenwald par le dernier train parti de la prison de Loos en
septembre.
Rentré en France
en 1945, il devient rédacteur en chef adjoint, puis rédacteur en chef de La Voix du Nord qu’il quitte en avril
1948, à l’issue d’une grève de trois semaines, en même temps que le directeur
du journal Léon Chadé. Il entre dans le monde l’industrie devenant
successivement secrétaire général des laboratoires pharmaceutiques Dausse,
directeur de Boussois SA et délégué du groupe Malakoff.
Maurice Pauwels
était titulaire de plusieurs distinctions françaises et alliées. Il avait reçu
la rosette d’officier de la Légion d’honneur du général de Gaulle.
J.-P.
V.
Source : La Voix
du Nord, 28 septembre 1984.
PELADAN Adrien (Le Vigan, 8 septembre 1815 – Nîmes, 7 avril 1890)
Journaliste
Né au Vigan dans
le Gard, Adrien Peladan fait partie de ces « blancs du midi »,
catholiques intransigeants et légitimistes farouches. Et dans son cas,
mystiques et exaltés ?
D’abord
enseignant dans le secondaire, il fonde en 1848 L’Etoile du Midi qui ne survit pas au coup d’Etat du 2 décembre
1851. Installé à Lyon, il fonde, en 1856, La
France littéraire, artistique, scientifique, puis en avril 1857 La Semaine religieuse de Lyon qu’il
dirige jusqu’en novembre 1866, date à laquelle l’archevêché reprend le
périodique en main.
Après la guerre
de 1870, Adrien Peladan devient rédacteur en chef du quotidien catholique et
légitimiste lillois fondé par l’industriel Philibert Vrau, La Vraie France qu’il quitte « volontairement », selon le
journal Le Progrès du Nord, en
octobre 1872. Il regagne alors le Gard où ce partisan du comte de Chambord
fonde successivement Le Châtiment,
puis L’Extrême Droite.
Péladan est
l’auteur de nombreux ouvrages en faveur de la cause légitimiste dont, en 1878, Dernier mot des prophéties qui connut un
réel succès. Son dernier livre, Saint
Christophe protecteur de nos aïeux, paraît quelques mois avant sa mort
survenue le 7 avril 1890 à Nîmes.
J.-P.
V.
Sources : Jean-Marie Mayeur et
Yves-Marie Hilaire, Dictionnaire du monde
religieux, 1985 ;
Jean-Claude Drouin, « Un légitimiste mystique du xixe siècle : Adrien Peladan
1815-1890 », consulté sur internet ; « La première semaine religieuse
de Lyon et son fondateur »,
museedudiocesedelyon.com/MUSEEduDIOCESEdeLYONsemainereligieuse.htm
PELLEAU Toussaint Hervé Joseph, dit Paul T. Pelleau (Brest, 8
février 1882 – Paris, 10 février 1955)
Journaliste
Après des études
au lycée de Brest, puis à l’université Rennes , Toussaint Hervé Joseph Pelleau,
fils d’un professeur de la marine, effectue à partir de 1906 son service
militaire au 19e RI puis au 2e régiment colonial. Il est
réformé le 21 août 1907 pour infirmité. Il entre dans la presse du Nord où il
n’est pas inconnu ayant collaboré au Beffroi. Il intègre la rédaction du
quotidien Le Progrès du Nord où
il est successivement chef du reportage, secrétaire de rédaction, rédacteur en
chef. Il y reste jusqu’à sa suspension en décembre 1931. Il est alors pressenti
pour occuper le poste de rédacteur principal au quotidien L’Ouest-Eclair, mais on
le retrouve cependant rédacteur en chef du Progrès
du Nord lorsqu’il est relancé, sous la direction de Louis Gauche, comme
hebdomadaire en 1933. Il est également rédacteur politique du Bonhomme du Nord et du Pas-de-Calais édité à Douai, correspondant régional du Matin et de La Dépêche de
Toulouse.
Ancien secrétaire de la fédération
républicaine du Nord, Paul T. Pelleau était membre de l’Association professionnelle
des journalistes du Nord, vice-président de l’Association des Bretons du Nord. Officier
des palmes académiques en 1914, il avait été nommé chevalier de la Légion
d’honneur en 1926.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord M
127/59 ; Léonore, dossier de légionnaire, Le Grand Echo du Nord, 20
octobre 1926.
PERRIN Maurice (Abbeville,
5 novembre 1901 – Cambrai, 19 février 1995)
Journaliste
Rédacteur à l’édition cambrésienne
du Grand Echo du Nord de la France dans l’entre-deux-guerres, Maurice
Perrin a poursuivi sa carrière après la Libération dans la même ville pour La Voix du Nord.
Avocat,
patron de presse
Cet avocat
parisien fut propriétaire de L’Observateur
d’Avesnes qu’il racheta à Gaston Deloffre.
PESEZ César (Lille, ?
- Lambersart, novembre 1948)
Journaliste
Rédacteur à La Vie lilloise au début
des années 1900, César Pesez entre après la Première Guerre au quotidien
lillois Le Réveil du Nord où il travaille jusqu’à la disparition
du titre en 1944. Parallèlement, il est également secrétaire général de la
rédaction du Réveil illustré. Officier d’Académie en 1927, il reçoit, en
août 1944, la médaille du travail pour plus de trente années d’activités.
César Pesez fut également le fondateur de
l’Amicale des journalistes lillois dont le but était de venir en aide à ses
membres dans des circonstances difficiles et qui fonctionna jusqu’en 1940. Il y
assuma les fonctions de trésorier puis de président. Il était également membre
de l’Association professionnelle des journalistes du Nord. En avril 1925, il
avait été élu conseiller municipal socialiste de Lambersart. Il meurt en
novembre 1948 à l’âge de 73 ans.
J.-P. V.
Sources :
Le Grand Echo du Nord, 16 et 17 novembre 1903, 12 septembre 1927, 3
octobre 1907 ; L’Egalité de
Roubaix-Tourcoing, 23 juin 1939,
« Journée de la presse et de la publicité à l’Exposition du Progrès
social » ; Le Réveil du Nord, 1er août 1944 ; La
Croix du Nord, 26 novembre 1948.
PESSARD
Hector Louis François (Lille, 22 août 1836 – Paris, 21 juillet 1895)
Journaliste
Hector Pessard est né à Lille, mais fit ses études au lycée Bonaparte à
Paris. Il débuta au Figaro, puis passa à La Gironde (1857-1858).
Mais, ayant tiré un mauvais numéro, il dut accomplir deux ans et demi de
service militaire.
Il entra ensuite au service des Douanes. Nommé à Blanc-Misseron (Nord),
il collabora à L’Impartial du Nord, feuille libérale de
Valenciennes, à 50 F par mois. Mis en demeure de choisir entre la presse et les
Douanes, il démissionna, et regagna Paris pour se consacrer au journalisme,
participant à l’aventure du Courrier de Paris, avec Clément Duvernois et
Charles Floquet, tout en restant le correspondant parisien de L’Impartial du
Nord, collaborant au Mémorial des Deux-Sèvres, au Phare de la
Loire, puis au Temps.
De 1863 à 1867, il écrivit dans ce quotidien des articles politiques,
puis un « courrier parisien ». Il travailla également au Courrier
du dimanche, puis fut un des principaux rédacteurs de La Liberté,
dirigée par Émile de Girardin. En 1867, il passa à L’Epoque, et en 1869
prit la rédaction politique du Gaulois. Il collabora également à La
Revue germanique et à La Revue moderne. En 1870, il déposa
les statuts d’un nouveau journal Le Jour, dont il était le fondateur,
mais qui ne semble pas avoir paru. Il posséda quelques mois Le Petit Parisien
en 1877 qu’il céda au groupe Dalloz, fut directeur du bureau de la Presse au
ministère de l’intérieur (1878), et directeur du National, où il employa
notamment Ernest Judet, natif d’Avesnes-sur-Helpe (voir ce nom).
Hector Pessard
fut également président du Syndicat de la critique Théâtre, Musique, Danse. Il
fut mêlé au scandale de Panama : alors au National, il aurait touché 7 500
F. Mais il est passé à la postérité pour avoir été éreinté par Octave Mirbeau
pour son admiration pour Dumas père – « Quant à vous, Monsieur Hector
Pessard, vous me copierez cent fois La Dame de Montsoreau… et vous
viendrez nous parler après de M. Alexandre Dumas père – (Le Figaro, 25
février 1888), à cause de ses diatribes antinaturalistes et de ses goûts
rétrogrades en matière de littérature
(Il fut un adversaire acharné d’August Strindberg). Malgré tout, T.
Ferenczi dans son Invention du journalisme en France en fait l’un des
représentants « d’un journalisme qui tend à conquérir son autonomie par
rapport au jeu politique (p. 190) au tournant du xixe siècle.
Hector Pessard a collaboré au Dictionnaire
politique de M. Block ; il a publié avec Clément Duvernois L'Année
parlementaire 1863-1864, et La Guerre de 1870-1871 : histoire politique
et militaire avec A. Wachter, (illustré par A. Danjou, paru en livraison)
en 1873. Il aussi fait paraître les Mémoires d'un bohême, esquisse de mœurs contemporaines (Valenciennes,
1860) ; Yo et les principes de 89, fantaisie chinoise (1866) ;
Les Gendarmes, fantaisie administrative (1869) ; Lettres d'un
interdit (1874) ; dirigé La France électorale... Renseignements
généraux sur la situation politique du département sa représentation à
l'assemblée et au conseil général, biographies et votes des députés, effets de
la loi sur les maires dans le département par une réunion d'hommes politiques
(1874) ; Mes Petits Papiers, 1860-1870, deux volumes
(1887-1888) ; Mes Petits Papiers. 2e série
(1871-1873) ; Le Théâtre libre (1889).
Outre les textes
autobiographiques, la Bibliothèque nationale de France détient un opuscule
intitulé Hector Pessard, texte d’un devoir de Jean Darriulat, alors
élève au Centre de formation des journalistes (1969-1970), avec des annotations
du correcteur, Pierre Albert.
B. G.
Sources : Vapereau G. et al., Dictionnaire
universel des contemporains contenant toutes les personnes notables de la
France et des pays étrangers, Paris, Hachette, 4e éd., 1870, et
plusieurs site sur internet.
PETILLON,
chanoine ( ?, ? – ?, ?)
Prêtre,
journaliste
Vicaire à Douai, l’abbé Pétillon rejoint à La Croix du Nord son ancien confrère Henri Masquelier en 1895. Il devient
directeur au quotidien catholique de Lille. Il est également secrétaire général
de la Chambre syndicale de la publicité du Nord de la France.
Nommé chanoine de la cathédrale de Lille, il
est secrétaire général du comité des pèlerinages du diocèse de Lille et en
conduit plus de cinquante, ce qui lui vaut d’être nommé chanoine honoraire de
Notre-Dame de Lourdes en 1931.
PETIT Joseph
Louis (Tourcoing, 30 octobre 1862 – ?)
Journaliste
D’après une
fiche de police établie le 5 novembre 1895, le père de Joseph Petit fabriquait
des fuseaux pour l’industrie textile.
Quant à Joseph
Petit, il fut d’abord employé de commerce et correspondant de presse avant de
devenir directeur d’agence du Journal de
Roubaix, pour lequel il
travaillait depuis onze ans. C’était un homme sérieux, de bonne
conduite, bien éduqué, bien vu de tous ses confrères. D’opinion réactionnaire,
il paraissait malgré tout disposé à se rallier à la République.
B. G.
Source : AD Nord, 1T 222/25.
PETIT Jules César Joseph, dit Jules Petit père (Roubaix, 1823 – Lille, 29 décembre
1888)
Imprimeur,
journaliste
Fils d’Etienne
Jean Baptiste Petit et de Marie Anne Farvacque, Jules Petit naît à Roubaix en
1863. Devenu ouvrier lithographe, il reprit en 1863 l’imprimerie Alcan-Levy,
rue Basse à Lille où s’imprimait Le
Journal de Lille, fondé en 1861 par Géry Legrand et Gustave Masure. Jules Petit devint directeur de cette publication et la transforma en
journal modéré sous le nom de au Courrier
populaire.
Tout en gardant
la direction politique du journal jusqu’à sa mort, il laisse par la suite la
rédaction en chef à son fils Jules Petit-Ragot.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 1 Mi EC 350 R 102 ; BM Lille,
fonds Humbert, boîte 20, dossier 2.
PETIT Jules François, dit Petit-Ragot (Lille, 16 août 1859 – ?, ?)
Fils d’un
journaliste et imprimeur lillois, Jules César Joseph Petit (Cf. notice
précédente), et de sa seconde épouse, Marie Silvie Maurage, Jules François Petit
fit ses études au lycée de Lille. Il entre en 1879 au Courrier populaire dont son père était le propriétaire. Il en
devient rédacteur en chef et le quitte, selon Georges Lepreux, dès février 1889.
Républicain
actif, Jules Petit a été le fondateur et le secrétaire général de la Ligue
républicaine de Lille. Menant campagne contre le général Boulanger lorsque
celui-ci se présenta dans le Nord, il fut secrétaire du comité départemental antiboulangiste.
Il semble ensuite ne plus jouer aucun rôle politique.
Entre temps,
Jules Petit est également rédacteur en chef de l’hebdomadaire Les Saisons, organe consacré aux sports,
créé en septembre 1882. Tout en s’ouvrant notamment au théâtre, ce périodique
paraît jusqu’en février 1893. L’imprimerie Jules Petit-Ragot est mise en
liquidation judiciaire en 1898.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 5 Mi 044 R 168 ; M 157/7.
/a>
PETIT-LEDUC
(?, ?
– ?, ?)
Journaliste
Journaliste au Journal de Roubaix, figure sur la photo
de groupe prise à l’occasion des fêtes de la presse à l’exposition
internationale de Roubaix en 1911.
PETITCOLAS Emile (Harol
(Vosges), 28 décembre 1864 – Rennes, 5 janvier 1928)
Journaliste
Fils de Jules
Petitcolas, menuisier à Longeroy, commune d’Harol, dans les Vosges, et de
Marguerite Pélagie Barthélemy, Louis Emile Petitcolas est d’abord instituteur.
A l’issue de son engagement décennal, il opte pour le journalisme. Il est
d’abord rédacteur à L’Est républicain, puis arrive au Grand
Echo du Nord le 1er janvier 1895. Il n’y fait qu’un court
séjour. Le 1er juin 1895, il devient rédacteur principal à L’Avenir de Roubaix-Tourcoing qu’il
quitte trois mois plus tard pour diriger un journal du Havre. Petitcolas est
alors catalogué par la police comme fervent républicain et un homme sérieux,
malgré, semble-t-il, une certaine instabilité professionnelle. Ce que la suite
de sa carrière semble confirmer.
A partir de
1897, il est secrétaire de rédaction à La Dépêche de Brest où pendant
plus d’une décennie, il déploie une intense activité à la fois comme
journaliste et citoyen de la commune portuaire. On le retrouve conseiller
municipal, président de l’Union sténographique brestoise, de la Jeunesse
sportive brestoise, de la Fédération sportive régionale brestoise, trésorier de
la société mutuelle La Sauvegarde,… Défenseur de l’école laïque, il est
fait officier d’Académie en 1902. Comme journaliste, il doit affronter
plusieurs duels.
Pour une raison
inconnue, il délaisse le journalisme en 1910 et devient directeur de
l’ « Office commercial et contentieux » de Brest, puis voyageur
de commerce. Lors de son décès, le quotidien parisien Le Temps dont il était
le correspondant l’annonce au Progrès du Nord pendant quelques mois
durant la Première Guerre. Si Petitcolas fit un passage dans ce quotidien
lillois, ce n’est pas à cette époque où, dans une ville occupée, les journaux
avaient suspendu leur parution.
Après
l’armistice, Petitcolas revient au journalisme à Rennes où il dirige la
rédaction de L’Eclaireur du Finistère. Il meurt le 5 janvier 1928 à
l’âge de 63 ans.
Le 28 avril 1917
à Paris, Emile Petitcolas, voyageur de commerce, avait épousé Marie-Anne Seznec
dont le frère Guillaume est condamné le 4 novembre 1924 aux travaux forcés à
perpétuité pour le meurtre de Pierre Quéméneur, conseiller général du
Finistère. En 1925 et en 1926, Marie-Anne Seznec, soutenue par son mari,
adresse quatre requête en révision du procès de son frère au ministère de la
Justice.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 1T
222/26 ; AD Vosges, 237/1_E_9-39511 ; La Dépêche de Brest de
1901 à 1921 ; Le Temps, 19 janvier 1928.
Journaliste
Charles Pety est
propriétaire et rédacteur en chef de L’Echo
de Cambrai. Journal des intérêts démocratique du Nord à partir du 19
octobre 1848. Ce périodique est suspendu après le coup d’Etat du 2 décembre
1851. En avril 1852, Pety sollicite l’autorisation de publier un nouveau
journal Le Progrès du Nord. Le sous-préfet de Cambrai s’oppose à cette
autorisation arguant des « opinions exaltées » du demandeur.
« Il a, écrit-il, exercé la plus pernicieuse influence sur les classes
ouvrières de l’arrondissement de Cambrai. […] l’administration commettrait une
grande faute si elle permettait au sieur Pety de les travailler à nouveau par
la propagation des idées démagogiques. »
J.-P.
V.
Source : AD Nord, 1T 222/2, dossier L’Echo de Cambrai.
PEUMERY Jules (Montmorillon, 13 février 1858 – Versailles 21
janvier 1946)
Journaliste
Né à
Montmorillon dans la Vienne, Jules Peumery fonde à Calais le 15 septembre 1895
le journal Le Phare de Calais qui adopte la périodicité quotidienne le 1er
octobre 1907. Il est également l’auteur de plusieurs récits de voyage : Un
voyage vers le soleil : de Calais au Maroc (1930), Croisière en
Corse : de Nice à l’Île de Beauté (1932), Dix jours à Rome :
de Nice à la ville éternelle (1933), Croisière aux capitales du Nord. De
Calais à Oslo, Copenhague, Stockholm, Helsingfors, Leningrad, Tallinn, Riga,
Danzig, Hambourg (1935),…
Durant
l’entre-deux-guerres, ses activités lui valent plusieurs distinctions. Il est nommé
chevalier de la Légion d’honneur, officier de l’Instruction publique,
commandeur de l’ordre du Nicham-Iftikhas, officier du Ouissam Alaouite et
chevalier de l’ordre de Léopold.
Lors de l’invasion allemande, son journal
cesse sa parution le 20 mai 1940 pour la reprendre un mois plus tard et glisse
vers la collaboration. A la Libération, des poursuites sont engagées contre la
SARL Le Phare de Calais-Jules Peumery, fondateur. Cependant Jules Peumery ne
connaîtra pas les conclusions du procès. Réfugié à Versailles depuis février
1944, il y meurt le 21 janvier 1946.
Sources : Nord Littoral, 23 janvier 1946, faire-part de décès ; Yves
Guillauma, « Figures de la presse dans le Pas-de-Calais, L’Abeille, avril 2015, n° 29.
PICAVET Ernest ( ?,
30 juin 1867 – ?, ?)
Reporter
Fils de
rentiers, Ernest Picavet naît le 30 juin 1867. Voyageur de commerce, il ne fait
qu’une courte apparition à L’Echo du Nord
en 1895 où il est reporter pendant deux mois. Selon la police, « de par sa
famille, il professerait des opinions conservatrices et même cléricales. »
Il entre ensuite à La Vraie France, puis au Courrier populaire dirigé par Willot-Petit, enfin au Réveil du
Nord.
Toujours selon
un rapport de la police en décembre 1896, « il laisse le souvenir d’un
jeune homme paresseux, versatile, qui n’a pas trouvé sa voie. »
J.-P. V.
Source :
AD Nord.
PICAVEZ Louis Camille (Lille, 20 novembre 1868 – ?, ?)
Membre du POF
puis du Parti socialiste, Louis Picavez est militant syndicaliste, élu
conseiller s’arrondissement de Lille-sud et conseiller municipal de Lille en
1912.
Gérant du
périodique socialiste Le
Travailleur, Louis Picavet est
poursuivi à plusieurs reprises en justice. En juin 1913, il est
notamment inculpé pour provocation de militaires à la désobéissance pour un
article protestant contre le maintien de la classe 1910 sous les drapeaux. Avec
Marcel Deschamps, rédacteur de l’article, il est acquitté.
J.-P. V.
Source : L’Echo du Nord, 4 juin 1913.
PICQUET André (Douai,
18 août 1880 – Juziers, 4
juin 1947)
Journaliste
Né le 18 juillet
1880 à Douai, André Picquet, fils de Marie Joseph Evrard, 22 ans, célibataire,
cuisinière à Douai, et de Jules Joachim Picquet, est reconnu par ses parents
lors de leur mariage le 8 août 1884.
Engagé
volontaire au 3e régiment de dragons le 14 mars 1899 pour quatre
ans, il entame, lors de son retour à la vie civile, une longue carrière de
journaliste au Journal de Douai dirigé
par les frères Crépin. Mobilisé en août 1914, il est blessé au combat. Sa
conduite lui vaut la médaille d’Orient et la croix de Guerre. Il est démobilisé en mars 1919. Domicilié à
Juziers, il regagne Douai. Lors du lancement du Bonhomme du Nord en octobre 1919, il participe à la rédaction et
est nommé quelques mois plus tard rédacteur en chef. En désaccord avec la
nouvelle orientation du journal qui annonce, en février 1922, soutenir la
Fédération de concentration républicaine, il le quitte.
En 1923, il est
directeur du Douai républicain. On
retrouve ensuite sa signature en 1933 dans Le
Beffroi de Douai, dans l’éphémère
Douaisis, mais aussi dans Douai-sportif, Le Bonhomme sportif,… En 1934, il prend la direction du Journal de Douai, créé en 1882 par
Lucien Crépin. Son expérience,
« ses dons d’originalité, d’observation et de sens critique », comme
on peut le lire dans ce journal lors de son retour, ne suffissent pas à
relancer le vieux périodique. Le 28 juin 1935, André Picquet annonce la fin du Journal de Douai qui avait voulu,
explique-t-il, « se refuser aux besognes de complaisance dont la
fabrication en série ternit ordinairement les petites feuilles provinciales et
les remplacer par une franchise honnête, loyale, équitable ».
Parallèlement,
André Picquet s’engage en politique. En 1925, il est élu conseiller municipal
sur la liste du Cartel des gauches emmenée par Léon Escoffier et sur laquelle
figure également le journaliste Maurice Monier. En 1929, il est à nouveau
candidat sur la liste d’Union des gauches et d’unité ouvrière, mais il est
battu.
André Picquet
est l’auteur de deux ouvrages : Quelques
souvenirs. Douai 1914, paru en 1933 et Sigmates :
bloc d’un infirmier, paru en 1946. Il était également officier d’Académie
depuis le 27 août 1914, il meurt en 1947 à Juziers, dans l’actuel département
des Yvelines, à l’âge de 67 ans.
J.-P. V.
Sources : AD Nord ;
Jean-Paul Visse, La Presse douaisienne,
Op. cit. ; Annuaire de la Presse 1923 ; Douai républicain, 12 mai 1929.
PIERRARD André (Cousolre, 3 octobre 1916 – Cousolre, 26 juin
1997)
Journaliste, homme politique, écrivain
Elève
instituteur à l’école normale de Douai, André Pierrard devient naturellement
instituteur. Membre du Parti communiste depuis 1937, il est révoqué en 1941.
Entré dans la Résistance dans le Bassin minier, il est membre du Comité
départemental de Libération du Pas-de-Calais.
Nommé rédacteur
en chef du quotidien de la Fédération du Nord du Parti communiste, Liberté, en 1945, il est élu adjoint au
maire de Lille. Battu lors des élections aux assemblées constituantes des 21
octobre 1945 et 2 juin 1946, il fait, par contre, son entrée à l’Assemblée
nationale en novembre 1946 et il est élu conseiller municipal de Dunkerque en
1947. André Pierrard est un député particulièrement actif déposant de nombreux
textes sur la marine, la presse, se montrant un défenseur actif de l’école
laïque.
En 1954, il
entre au comité central du Parti communiste et abandonne son poste de rédacteur
en chef à Liberté. En novembre 1958,
lors des élections législatives qui connaissent une véritable vague gaulliste,
il est battu dans la 11e circonscription du Nord.
En 1968, André
Pierrard prend ses distances avec la direction du Parti communiste. Il
abandonne la politique pour l’écriture. Seul ou en collaboration, il est
l’auteur de plusieurs ouvrages : La
Fugue flamande qui obtient en 1971 le prix du roman populiste, Mourir à
14 ans, La Belle Vie au pays noir,
Denain, un crime signé Usinor, avec
Michel Rousseau Eusebio Ferrari, avec
Jean-Louis Chappat La Fusillade de
Fourmies, premier mai 1991, avec Serge Dillaz Alexandre et Bracke Desrousseaux, etc.
J.-P.
V.
PIOTEIX Jean André ( Magnac-Laval
[Haute-Vienne], 6 octobre 1865 – Lille, 14 janvier 1925)
Greffier, commis-voyageur, reporter
Jean André Pioteix naît le 6 octobre 1865 à
Magnac-Laval en Haute-Vienne d’un père boulanger. Avant d’embrasser la carrière
de journaliste, Pioteix a été commis-greffier à Brives, puis commis-voyageur en
librairie à Aurillac. Au début des années 1890, il est embauché comme
correcteur à La Croix du Cantal qu’il abandonne pour devenir
correspondant du Progrès de Lyon à Macon. Un an plus tard, il lance, à
Aurillac, Le Progrès du Cantal. Poursuivi pour chantage et diffamation,
il est condamné à quatre mois de prison.
Il quitte alors le Cantal, en laissant
quelques dettes, pour le Nord de la France. En 1895, il est embauché comme
reporter au Réveil du Nord. Selon la police, il ne fait pas de politique
et « son seul désir est de gagner le plus d’argent possible ».
En 1905, Jean André Pioteix quitte le
journalisme pour devenir secrétaire général de la mairie de Liévin. Il meurt à
Lille le 14 janvier 1925.
J.-P. V.
Source : AD Nord.
Imprimeur
Gérant du quotidien Le Pas-de-Calais créé en 1870 par un
groupe de légitimistes arrageois. En 1876, la Société en commandite Planque et
Cie devient la Société anonyme du Pas-de-Calais présidée par le marquis de
Tramecourt.
J.-P.
V.
Source : Le Courrier
du Pas-de-Calais, n° 30 168, 1er et 2 janvier 1928.
PLUVINAGE Lucien (Cambrai,
11 janvier 1911 – ?, 15 septembre 1981)
Journaliste
Ancien pupille
de la nation, Lucien Pluvinage, après de solides études secondaires, avait opté
pour l’Ecole nationale d’agronomie de Grignon d’où, après une spécialisation,
il était sorti ingénieur en économie rurale. Parfait connaisseur du monde
agricole, il était attiré par une autre vocation, la presse. Le 1er
novembre 1935, il entrait à la rédaction lilloise de L’Echo du Nord. Mobilisé lors de la Seconde Guerre, il avait été
fait prisonnier et s’était évadé.
Le 4 septembre
1944, il participait à la sortie au grand jour de La Voix du Nord où il assumait bientôt les fonctions de chef du
service économique. En 1948, il était nommé au bureau de Paris qu’il allait
diriger tout en assurant pendant vingt-cinq ans la rubrique parlementaire. A ce
titre, il avait été élu vice-président de l’Association de la presse
parlementaire, puis syndic de la presse ministérielle.
Membre de
plusieurs associations de Nordistes installés à Paris, Lucien Pluvinage avait
été nommé vice-président des Rosati de France, puis sociétaire à vie. Il était
titulaire de nombreuses décorations : il était notamment chevalier de la
Légion d’honneur, commandeur dans l’ordre national du Mérite, chevalier du
Mérite agricole, chevalier des Palmes académiques. Il avait pris sa retraite en
avril 1976.
J.-P.
V.
Source : La Voix
du Nord du 16 septembre 1981.
POILVILAIN
François (?, ?- ?, ?)
Journaliste
François Poilvilain est rédacteur au Mémorial de Lille pendant dix-huit mois.
Le 1er mars 1868, il devient rédacteur principal au Journal du Cateau, périodique qui
soutient la politique du gouvernement.
Source :
AD Nord, 1T 222
POLVENT Elisée (Bousies,
1866 – Bousies, janvier
1940)
Journaliste
Du séminaire au
socialisme le plus dur. Né dans le Cambrésis, Elisée Polvent est, à partir de
1880, élève au petit séminaire de Cambrai qu’il quitte, en 1885, alors qu’il
est élève en rhétorique. Ancien enfant de chœur, ancien membre de la
congrégation des Saints-Anges et de la conférence de Saint-Vincent-de-Paul, il
va se montrer un adversaire acharné de L’Eglise et du clergé du diocèse.
Devenu
publiciste, il travaille au bihebdomadaire Le
Cambrésis où, selon la police, il se fait remarquer par ses articles contre
l’Ancien-Régime. Après son service militaire au 1er de Ligne, il est
admis à la loge « Tolérance et liberté » de Cambrai.
En 1887, il
fonde à Valenciennes La Lorgnette, un
« journal hebdomadaire et indépendant » dont le premier numéro sort
le 3 juillet. Poursuivi, cet hebdomadaire satirique disparaît au bout de
quelques numéros. La même année, Polvent publie un ouvrage d’histoire locale Clary et ses environs. En octobre 1891,
il entre comme reporter au Réveil du Nord,
après, semble-t-il, avoir sollicité un emploi au journal conservateur lillois La Dépêche. « Radical, selon la
police, il devient socialiste puis révolutionnaire ». Il connaît notamment
son heure de gloire en juin 1892 en s’introduisant chez les jésuites de Mouvaux
comme collaborateur d’un journal catholique. Le clergé ne se fait pas faute de
dévoiler l’origine de l’instruction de Polvent.
Il exerce
ensuite les fonctions de secrétaire de rédaction. Pour des raisons de santé –
« avoir moins de fatigue et enrayer la phtisie qui le mine depuis des
années », selon la police – il quitte le Réveil du Nord le 1er septembre 1895 pour le quotidien
républicain Le Dunkerque fondé
quelques mois plus tôt. Le 11 octobre 1892, pour défendre la « cause des
ouvriers insuffisamment soutenue par le quotidien républicain », il lance Le Torpilleur. Organe socialiste de
Dunkerque. Polvent connaît bien des déboires, il est notamment condamné
pour diffamation. En février 1897, il est condamné en appel à un mois de prison
300 F d’amende et 2 000 F de dommages et intérêts pour diffamation envers Mme
Chiroutre, femme du propriétaire du Nord
maritime, à dix jours de
prison et 300 F d’amende et 200 F de dommages et intérêts pour diffamation
envers le gérant du même journal, en avril par le tribunal de Dunkerque à trois
mois de prison, 1 500 F d’amende et 6 000 F de dommages et intérêts
pour seize articles injurieux et diffamatoire envers un ancien notaire. Accusé
de dissiper l’argent du Parti ouvrier, il est arrêté en plein congrès. Quelques
jours avant d’être incarcéré, le 7 avril, il s’est fait rosser par le rédacteur
en chef de L’Avenir de Dunkerque Tubert,
au grand plaisir du Nord maritime qui
ne manque pas de raconter l’anecdote.
Le séjour en
prison de Polvent met probablement fin à sa carrière de journaliste à
Dunkerque. Le Réveil du Nord et Le Petit Calaisien refusent de soutenir Le Torpilleur qui devient « journal
de potins et de cancans ». Il vivote jusqu’en juin 1898 où Polvent, de
retour à Dunkerque, ne peut qu’assister à la vente du matériel. Pendant la
saison balnéaire, Polvent faisait paraître Le
Petit Mousse.
Revenu à Lille, il reprend sa place de
rédacteur au Réveil du Nord et devient secrétaire général de la
rédaction. La guerre le surprend dans la capitale des Flandres. Pendant
l’Occupation, il entre au Service du ravitaillement des populations civiles, ce
qui lui vaut plus tard la médaille d’or de la reconnaissance du gouvernement
américain.
En novembre 1918, il retrouve Le Réveil du Nord où il participe largement
à la réorganisation des services rédactionnels. A partir de 1923, il prend en
charge les rubriques « mutualiste » et « protection
sociale ». Son travail est récompensé, en 1929, par la médaille d’or de la
mutualité, de la prévoyance et des assurances sociales. Parallèlement, Elisée
Polvent se met au service de ses confrères au sein de l’Association
professionnelle des journalistes du Nord dont il est syndic pendant plus de
vingt ans.
La retraite venue, le 1er janvier
1930, il se retire dans son village natal de Bousies. En 1935, il y est élu
conseiller municipal, puis premier adjoint. Il est également administrateur du
Bureau de bienfaisance, de la Caisse des écoles et délégué cantonal. Autant de
fonctions qui lui permettent d’accéder au grade de commandeur du mérite social.
Maire depuis le début de la Seconde Guerre
mondiale, il meurt en janvier 1940. Il était l’oncle de Marcel Polvent,
directeur des services du Réveil du Nord.
J.-P. V.
Sources :
AD Nord 1T 222/10, M
154/172 ; Jean-Paul Visse, La Presse du Nord et du Pas-de-Calais au
temps de L’Echo du Nord, Presses universitaire du Septentrion, 2004 ; L’Egalité de Roubaix-Tourcoing, « M.
Elysée Polvent, promu commandeur du mérite social », « Mort de M.
Elysée Polvent, doyen de notre rédaction », 15 janvier 1940.
PORRET, Henri
Désiré (Lille, 1800 – ?)
Graveur sur
bois
Henri Porret est
peut-être l’artiste le plus coté des graveurs de l’époque romantique. Il a
commencé à travailler dans l’atelier de Blocquel à Lille, avant de monter à
Paris. Il a illustré de très nombreux romans, tels Le roi de Bohême et ses
sept châteaux de Nodier, La Peau de chagrin de Balzac, Notre-Dame
de Paris de Hugo, un Recueil d’illustrations typographiques gravées et
polytypées par Porret, graveur en bois de l’Imprimerie royale (1840), etc.
Essayer de citer tous les livres dont il a gravé les illustrations serait
refaire en partie la bibliographie des ouvrages illustrés de 1830 à 1865, même
s’il a signé des travaux exécutés par des ouvriers de son atelier. Il a gravé
aussi bien des images pour amuser les enfants, des images publicitaires, que
les grotesques de La Procession de Lille tels Phinaert, le
tambour-major des Hurlus.
Porret a aussi
beaucoup travaillé pour la presse : il a gravé la vignette du Moulin-à-Vent
et de nombreux autres journaux ; citons La Mode , La Silhouette,
L’Artiste, Bagatelle, L’Entracte, Vert-Vert, Le
Figaro, Le Ménestrel, La Romance, L’Europe littéraire,
La Revue des Deux-Mondes, L’artiste, Le Cabinet de lecture.
Henri Porret a
été médaillé aux expositions de Paris en 1833 et 1835, de Lille en 1834 et 1838
Un
commentaire : « Porret, lui, est le premier qui ait gravé de jolis bois, obtenu un résultat
artistique, et dégagé une nouvelle formule d’illustration pour le livre.
» (Béraldi, Henri. Les graveurs du xixe
siècle, XI, p. 24).
B. G.
Sources : Verly, Hippolyte, Essai
de biographie lilloise contemporaine1899-1869, Lille, Leleu, 1869 ;
Le Moulin à vent n° 11 (2 octobre 1842) ; quelques sites Web.
POUILLARD Pierre (Béthune,
28 juillet 1894 – Marquette, 11 mai 1951)
Militaire, journaliste
Né en 1894 à
Béthune, Pierre Pouillard, fils d’Olivier Pierre Joseph Pouillard, sculpteur,
et d’Aline Roziau, est au sortir de ses études au lycée Faidherbe de Lille, où
il est élève en Math spé, mobilisé comme caporal à la 7e compagnie
du 162e RI. Il combat en Artois en 1915, participe à la défense de
Verdun en 1916, à la défense de Reims en 1918. Il est blessé à plusieurs
reprises. Ses états de service lui valent d’être cité à l’ordre de la IVe
armée.
Admis à
Saint-Cyr en septembre 1916 et à l’Ecole spéciale militaire en 1919, il
démissionne de l’armée en 1925. Marié le 3 novembre 1923 à Marie Albertine
Logier, Pierre Pouillard entre dans le groupe de presse créé par son beau-père
Jules Logier, devenant, sans titre bien défini, le bras droit du propriétaire
du Petit Béthunois et du Journal de Lens, il est également
libraire. En 1927, il fonde La Vie sportive du Nord, un supplément
hebdomadaire du Petit Béthunois qui ne paraît que quelques mois. En
décembre 1931, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur.
Rappelé le 2
septembre 1939, il est fait prisonnier à Dunkerque en juin 1940 et est libéré
le 16 août 1941 au titre d’ancien combattant. Il reprend sa place le 1er
janvier 1942 au Petit Béthunois qui reparaît depuis juillet 1940. Il le
quitte en novembre 1942, après l’invasion de la zone libre par les Allemands.
Parallèlement, il est président de la maison des prisonniers de Béthune.
Traduit devant
la cour de justice le 5 décembre 1945, alors que le commissaire du gouvernement
prononce un réquisitoire modéré, il est condamné à cinq ans de travaux forcés,
à l’indignité nationale et à la confiscation de ses biens. Cette condamnation
suscite une certaine émotion notamment chez les anciens prisonniers. En mars
1946, la peine de travaux forcés est ramenée à deux ans de prison, puis Pierre
Pouillard bénéficie d’une remise de peine de six mois en octobre 1946. Il est
remis en liberté conditionnelle le 9 janvier 1947. Retiré à Marquette, dans la
banlieue lilloise, il meurt le 11 mai 1951.
J.-P.
V.
Sources : AD Nord, 7W 295 ; AD Pas-de-Calais, 3 E
119/123, 1R_8295 ; base Léonore, dossier de légionnaire.
POULAIN Jean-Baptiste (?, 1794 – Aire-sur-la Lys, 1855)
Gérant, journaliste, imprimeur
Premier
propriétaire de L’Echo de la Lys qui
commença à paraître tous les vendredis à partir du 6 octobre 1837,
Jean-Baptiste Poulain avait fondé une imprimerie à Aire en 1835. Il géra le
journal jusqu’à sa mort survenue en janvier 1855 dans sa soixante et unième
année.
Polémiste
redoutable, « d’une plume souvent agressive, il sut lancer son
journal qu’il composait avec l’aide d’un rédacteur. Très critique à l’égard de
tout, M. Poulain ne manquait jamais de placer une impertinente remarque
lorsqu’il analysait la vie airoise. Il attaquait la religion, la municipalité
et même certaines personnes qu’il n’hésitait pas à nommer.
Sans doute d’un
tempérament violent, il alla jusqu’à vouloir se mesurer à coup de poing et de
soufflets avec le directeur d’une revue adverse rencontré dans la rue en 1845. »
M. O.
Source : Pierre Kerlévéo,
« Une ville et son journal, Nouvelles chroniques locales », Revue historique et culturelle d’Aire-sur-la
Lys et de sa région, n° 4, 1990, p 21-22.
POULAIN Louis ( ?,
1880 – 25 juillet 1912)
Journaliste
Secrétaire de
rédaction du Boulonnais, Louis Poulain meurt à l’âge de 32 ans le 25
juillet 1912 des suites d’une longue maladie.
Source : Le Grand Echo du Nord, 28 juillet 1912.
Journaliste
Rédacteur en
chef du Courrier du Pas-de-Calais en
1842. Le 30 juillet 1842, il affronte
en duel Pourchel, correspondant du Propagateur
à Paris. Le duel tourne court à la suite de l’intervention de la police.
Source : Le Propagateur du Pas-de-Calais, 1er
août 1842.
PREDHOM Roger ( ?, 18 juin 1914 – ?, ?)
Journaliste
Entré à La Voix du Nord le 26 novembre 1944,
Roger Predhom est journaliste à la rédaction lilloise de La Voix du Nord, chargé de la banlieue, puis au bureau de Seclin
dès la création de celui-ci.
PRUVOST Rudolphe, dit Robert d’Artois (Arras, 18 octobre 1879 –
Arras, 30 novembre 1956)
Typographe,
publiciste
Entré à l’âge de
14 ans, en 1883, à l’imprimerie Schoutheer à Arras, Rudolphe Pruvost apprend le
métier de typographe. Il passe ensuite à La
Croix du Pas-de-Calais. Mobilisé dans l’artillerie lors de la déclaration
de guerre, il est démobilisé le 18 février 1919. A partir du 29 janvier 1920,
il signe, sous le nom de Robert d’Artois, sa première chronique dans le Beffroi d’Arras qui vient de prendre la
succession du Lion d’Arras. Il y
dénonce notamment les lenteurs de la reconstruction de la ville, les dangers de
la circulation automobile et du progrès en général, il évoque avec nostalgie le
vieil Arras. Pruvost est également le gérant de ce journal fondé par Eugène
Guerrin.
Après la
disparition du Beffroi d’Arras, en
novembre 1929, la chronique de
Rudolphe Pruvost se poursuit dans Le
Courrier du Pas-de-Calais. Il y collabore jusqu’en mai 1940. A la
Libération, il continue sa carrière de publiciste à La Liberté du Pas-de-Calais où il donne sa dernière chronique les
2-3 décembre 1956. Le typographe publiciste, comme il se présente lui-même,
aura publié plus de mille articles, libres propos et éditoriaux.
Rédacteur de la
chanson des fêtes d’Arras, Rudolphe Pruvost reçoit en 1923 le premier prix du
concours de la poésie patoisante et celui du concours de la prose patoisante
attribués par les Rosati d’Artois.
J.-P.
V.
Source :
Patrice Marcilloux, « Rudolphe Pruvost, alias Robert d’Artois, "un
sympathique, un laborieux, un modeste" », in Stéphane Curveiller et
Patrice Marcilloux, Regards sur
l’histoire du Pas-de-Calais. Etudes en l’honneur d’Alain Nolibos, Artois
Presse Université, Commission départementale d’histoire et d’archéologie du
Pas-de-Calais, 2003, p.106-115.
PUEL Charles Auguste Anselme
(Aigues-Mortes (Gard), 7 avril 1866 - ?, août 1941)
Journaliste
Charles Puel fut, avec Henri Domelier, l’un
des journalistes ardennais qui, en 1914, sollicités par les Allemands,
refusèrent de participer à La Gazette des Ardennes, ce journal lancé à
Charleville sous leur contrôle le 1er novembre.
Né à Aigues-Mortes dans le Gard en 1866 d’un
père receveur-douanier, Charles Puel était journaliste au Petit Ardennais,
quotidien radical-socialiste, fondé en 1880. Il n’avait pas quitté sa ville
lors de l’arrivée des Allemands. Désormais en butte à leur hostilité, il
chercha à gagner la France non occupée. En 1915, il s’enfuit par la Belgique et
la Hollande, embarqua sur un bateau à Rotterdam qui, le lendemain de son départ
fut accosté par un sous-marin allemand. Découvert, Charles Puel fut ramené à
Zeebrugge (Belgique) d’où il réussit à passer en Hollande. Gagnant
l’Angleterre, il revint en France. Malgré son âge, il s’engagea dans le service
sanitaire. Il ne reprit son métier de journaliste qu’après l’armistice.
Sa bravoure et son engagement pour le pays ne
furent reconnus qu’une dizaine d’années plus tard. En août 1928, il recevait la
médaille des évadés avec citation et la croix de Guerre. L’homme était alors
installé dans le Pas-de-Calais où il était rédacteur détaché à Béthune pour le
quotidien Le Grand Echo depuis 1919. Il y resta jusqu’à sa retraite dans
les années 1930. Regagnant les Ardennes où son épouse avait été longtemps
institutrice puis directrice d’école, il s’installa à Bosseval.
Journaliste au Petit Ardennais, Charles
Puel avait lancé, à la fin du xixe
siècle, une campagne pour aider un instituteur, devenu brasseur dans une
petite ville des Ardennes, à supporter les frais d’un procès en révision.
Injustement condamné en 1874 pour « crime d’incendie » par la cour
d’assises de Meurthe-et-Moselle à 15 ans de travaux forcés, Jean-Baptiste Lefèvre
avait fini par obtenu sa grâce au bout de sept ans, mais il voulait une
révision de son procès. Charles Puel réussit notamment à mobiliser La Libre
Pensée, la journaliste Séverine, le journal des instituteurs L’Ecole laïque…
Lors de ses années passées au sein de la
rédaction du Petit Ardennais, Charles Puel avait été vice-président de
l’Association de la presse de l’Est. Ardent défenseur de la laïcité, il avait
également été nommé officier de l’Instruction publique.
J.-P. V.
Sources : Le Grand Echo du Nord, 27 août 1928 et 5 août 1941 ; Le Rappel, 5 mars 1899 ; Le xixe siècle, 21 octobre 1910 ; L’Homme libre, 23 décembre 1918 ; L’Indépendant rémois, 8 octobre 1906 et 9 juillet 1911 et différents numéros du Petit Ardennais.