H - dictionnaire biographique des journalistes et hommes de presse du Nord Pas-de-Calais


HACHIN, Pierre, (Ascq, 30 avril 1912 – Tourcoing, 16 mars 1994)

Distributeur et collaborateur de La Voix du Nord

En 1940, Pierre Hachin, cheminot à la gare de Lille, est mobilisé. Sur sa demande, il est affecté à un corps-franc en qualité d’officier artificier. Fait prisonnier, il est libéré parce que cheminot.

En 1941, il organise l’évasion et le transport de soldats alliés. Il entre en contact avec Natalis Dumez, et participe dès le premier numéro à l’impression et à la diffusion de La Voix du Nord clandestine, qu’il distribue selon les consignes données par le journal dans son numéro 15: « La Voix du Nord doit circuler rapidement de main en main. La garder longtemps chez soi, c'est s'exposer inutilement ; la passer en public, c'est une imprudence la remettre à quelqu'un qui n'est pas un ami sûr, c'est une témérité. Le courage n'exclut pas la prudence. »

En 1942, il devient responsable régionale du réseau NAP-FER (Noyautage des administrations publiques pour la S.N.C.F.) et se consacre au renseignement grâce à son poste à la Transportkommandantur, la direction allemande des transports militaires. Arrêté le 2 octobre 1943, et torturé, un tribunal allemand le condamne deux fois à mort, en sus de dix ans de prison. Déporté, classé Nacht und Nebel, il est un des sujets « d’expériences scientifiques » de médecins nazis. Interné à Dachau, il pèse trente-six kilos à son retour en France.

Plus ou moins rétabli, il reprend son travail à la gare de Lille en 1946. Il se joint à Natalis Dumez pour défendre les droits des résistants spoliés par ceux qui ont lancé un nouveau quotidien baptisé La Voix du Nord à la Libération, et devient le fer de lance de ce mouvement. La bataille juridique durera trente ans, avant qu’un modus vivendi soit trouvé avec le journal. André Diligent, défenseur de ces résistants contre le journal lillois, écrira la biographie de ce « Cheminot sans importance ».

Pierre Hachin était officier de la Légion d’honneur, de la croix de guerre avec palmes et trois citations, et de nombreuses autres distinctions françaises et étrangères.

B. G.

Sources : Diligent, André, Un cheminot sans importance, Paris, France-Empire, 1975, 253 p. ; rubrique « Pierre Hachin », brandodean over-blog.org sur wikipedia.




HANU José (?, 5 février 1925 – Marcq-en-Barœul, 9 février 1993)

Journaliste

Grand reporter à La Voix du Nord de 1946 à 1990, José Hanu fut récompensé par le Prix Albert Londres en 1964 pour son livre Quand le vent souffle en Angola.

Il est l’auteur de plusieurs ouvrages dont Non. Mais oui, à l’Eglise catholique, un livre d’entretiens avec l’évêque Marcel Lefebvre, fondateur de la fraternité sacerdotale Saint-Pie X.



HARDY Paul, dit Pol (Saint-André-lez-Lille, 18 octobre 1908 – Lomme, 19 juillet 2001)

Journaliste

Né en 1908 à Saint-André, dans la banlieue lilloise, Paul Hardy est le fils de Léon Hardy, représentant chez Decoster-Agache, et de Mathilde Vanpevenage. Après une licence en droit obtenue à la faculté de Lille, il entre à la toute nouvelle école de journalisme (5e promotion 1928-1931).

Tout juste diplômé, il est embauché par le quotidien arrageois Le Courrier du Pas-de-Calais, Il le quitte en 1933 pour le bureau d’Arras du Télégramme du Pas-de-Calais et de la Somme. Le 1er décembre 1941, il rejoint l’agence arrageoise du Grand Echo du Nord de la France où il est à la fois rédacteur et responsable de la publicité jusqu’au 31 août 1944. A la Libération, il poursuit sa carrière à l’édition d’Arras de La Voix du Nord. Il est nommé au siège du quotidien lillois en 1950. Critique théâtral et artistique, il assure également une rubrique quotidienne intitulée « Le sourire en coin », puis « L’Oreille du beffroi » et opère le choix des romans qui paraissent en feuilleton dans le quotidien nordiste. Dans les années 50, il participe même au Tour de France. Parallèlement, pendant plusieurs années, il assure une émission quotidienne d’un quart d’heure sur radio Lille commentant les événements du jour avec Josette Joudin. Près de deux décennies après sa retraite, prise en 1974, il assure encore fidèlement le compte rendu de pièces de théâtre ou d’opérettes. Paul Hardy donne sa dernière critique en 1992 pour la pièce Les monstres sacrés avec Michèle Morgan et Jean Marais au théâtre Sébastopol de Lille.

Paul Hardy, dit Pol, possède en effet bien des talents dont il fait montre aussi bien dans le journal qui l’emploie que dans des revues littéraires ou artistiques régionales : L’Annotateur artésien, Artois, La Semaine à Arras, La Vie nouvelle du Pas-de-Calais dans lesquelles il donne des chroniques, des nouvelles et des contes, mais aussi des croquis de notables et des dessins sur la vie quotidienne. Paul Hardy était également un bon peintre amateur. Membre de l’académie d’Arras, il faisait également partie des Rosati d’Artois.

J.-P. V.

Source : archives personnelles de sa fille, Marie-Paule Hardy.



HATTU Anatole (Cambrai, 25 octobre 1835 – ?, ?)

Avocat

Fils d’un marchand libraire, Anatole Auguste Albert Hattu, né le 25 octobre 1835 à Cambrai, est avocat dans sa ville natale. A la suite de la mort de Louis Carion, il devient rédacteur en chef du journal légitimiste catholique L’Emancipateur en décembre 1869. Il le reste jusqu’en décembre 1872.

Il est membre de la Société d’émulation. Il meurt à Paris, probablement vers 1893.

J.-P. V.


Source : AD Nord, 1T 222/ , dossier L’Emancipateur.



HAUTEFEUILLE Jean ( ?, 11 juin 1913 – Lille, 2 juin 1999)

Journaliste


Jean Hautefeuille commença sa carrière de journaliste au Grand Echo du Nord de la France qu’il intégra le 1er décembre 1937. A la Libération, il passa à La Voix du Nord où il fut nommé grand reporter.



HAVARD DE LA MONTAGNE R
obert (Paris, 11 novembre 1877 Verneuil-sur-Avre (Eure), 11 août 1963)

Journaliste

Fils du journaliste et écrivain royaliste Oscar Havard et de Caroline Marcus de Rungs, Robert Havard naît à Paris le 11 novembre 1877. Après avoir été secrétaire du député catholique Denis Cochin, il s’oriente vers le journalisme en 1899 où il fait ses débuts à L’Express du Midi à Toulouse. En 1901, il devient rédacteur en chef du Nouvelliste de la Sarthe au Mans. Marié à une professeur de droit à l’Université catholique de Lille en 1903, il arrive dans la capitale des Flandres en 1909 pour prendre la direction de l’hebdomadaire Le Nord Patriote. Organe des libertés régionales et syndicales qu’il dirige de sa fondation le 5 janvier 1910 jusqu’à sa disparition le 2 août 1914. Disciple de l’Action française, Robert Havard, qui a ajouté à son nom le pseudonyme de son père, est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages dont Examen de conscience (1905), Les Candidats à la présidence (1906), L’Action française, ses origines, son but, sa méthode.

Durant la Première Guerre, il collabore au quotidien de Charles Maurras L’Action française où il tient notamment une copieuse revue de presse. En avril 1923, il fonde le mensuel Rome qui paraît dans la capitale italienne en français. En 1926, le périodique connaît quelques difficultés et sa parution doit être suspendue pendant plusieurs semaines. Parmi ses soutiens, on retrouve alors Mgr Charost, ancien évêque de Lille, et Mgr Chollet, archevêque de Cambrai, sympathisants de l’Action française. Parallèlement, Havard de la Montagne assure la correspondance pour Le Figaro. Une dizaine d’années plus tard, revenu en France, il tient la « Chronique de la quinzaine » dans La Revue universelle, fondée par Jacques de Bainville et Henri Massis, qui défend les positions de L’Action française, il collabore à La France réelle et à Je Suis Partout. En 1939, il fait son retour au quotidien L’Action française où il participe à la chronique politique et reprend la revue de presse. En août 1944, Havard de la Montagne prend la fuite et octobre 1946, il est condamné par contumace à la dégradation nationale à vie et la confiscation de ses biens. Dans les années 50, il collabore occasionnellement à l’hebdomadaire Aspects de la France qui, en 1947 sous la direction de Georges Calzant prend la succession du quotidien L’Action française interdit à la Libération.

Robert Havard de la Montagne, qui fut un écrivain prolifique au moins jusqu’à la fin des années 20, n’en continue pas moins de publier plusieurs ouvrages dont Histoire de la démocratie chrétienne de Lamenais à Georges Bidault (1948), Histoire de l’Action française (1950), Pie X (1953), Chemins de Rome et de France. Cinquante ans de souvenirs (1956). Il meurt le 11 août 1963 à Verneuil-sur-Avre dans l’Eure.

J.-P. V.

Sources : Archives de Paris, V4E 3312 ; L’Action française ; Le Figaro.




HAYARD
, Napoléon (Remicourt, 16 décembre 1850  ?, ?)

Imprimeur, éditeur


Fils de Pierre Hayard et Catherine Castel, Napoléon Ferdinand Hayard est né à Remicourt (Marne) le 16 décembre 1850. Il vécut à Lille de 1885 à 1892 au 1, rue des Bouchers. Ami de Carrette et de Delory, il fut l’imprimeur de La Marseillaise fourmisienne, qu'il fit placarder après le 1er mai 1891, et l’éditeur du Vrai Lillois « journal indépendant anticlérical et de combat de la région du Nord » dont le premier numéro, imprimé à La Madeleine, parut le dimanche 15 mars 1885.

Ce journal se voulait le contradicteur du clérical, antirépublicain et antisémite Lillois de Philibert Vrau puis Ducoulombier. Si, d'après la police, l'accueil fut favorable, il est déjà remplacé le 1er mai 1885 par Le Réveil lillois qui ne connut qu'une dizaine de numéros. Il fut lui-même remplacé par le Citoyen lillois.

Hayard fut également l’imprimeur du premier numéro de L’Anti-youtre et de Lille Lapin, journal amusant et hebdomadaire.

B. G.

Sources : AD Nord, 1T 222/24 ; Mollier, Jean-Yves, Le camelot et la rue, Fayard.



HAYNAUT Eugène (Frévent, 13 février 1844 – Béthune, 19 décembre 1891)

Homme politique

Fils de médecin, Eugène Haynaut devint naturellement médecin. Reçu docteur de la faculté de médecine de Paris en août 1868, il s’installa à Béthune où il fut médecin du service de bienfaisance pendant un an. Après les élections législatives de mai-juin 1869, il fut révoqué pour avoir soutenu un candidat indépendant contre le candidat officiel.

Le 4 septembre 1870, militant républicain, il était nommé sous-préfet de Montreuil-sur-Mer, poste qu’il occupa jusqu’au 11 mai 1871. Fondateur de la Société d’instruction républicaine de Béthune, il est élu, en 1877, conseiller municipal. En 1880, il est l’un des fondateurs du bihebdomadaire Le Petit Béthunois «nettement républicain, nettement anticlérical» selon son expression. Membre du conseil d’administration lors de la création du journal, il en devint président quelques années plus tard et directeur politique après son élection à la mairie en 1888.

Chirurgien-chef de l’hôpital de Béthune, médecin de l’Assistance publique, des Chemins de fer du Nord, du Parquet, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur en janvier 1889 et est élu député en septembre 1889.

Quelque dix ans après sa création, Le Petit Béthunois ne semble pas répondre aux espérances de ses fondateurs. En octobre 1891, la société éditrice est dissoute et le journal est repris par l’imprimeur Jules Logier. Cependant le docteur Haynaut et ses amis restent responsables du contenu. Le 19 décembre, il meurt à l’âge de 47 ans.

J.-P. V.

Sources : Site Léonore, dossier de légionnaire ; Jean-Paul Visse, La Presse du Bassin minier du Pas-de-Calais, Société des Amis de Panckoucke, 2010.



HAZARD Victor, abbé (Lille, 4 janvier 1854 – Lille, 18 septembre 1920)


Né à Lille en 1854, Victor Hazard est élève au collège Saint-Joseph dans sa ville natale, puis au grand séminaire de Cambrai. Il est ordonné prêtre le 25 mars 1877. D’abord vicaire de la paroisse Notre-Dame du Sacré-Cœur à Valenciennes, il est ensuite nommé professeur de rhétorique au collège de Bailleul.

Vicaire de la paroisse Saint-Jacques à Douai, il y retrouve Henri Masquelier et l’abbé Jean-Baptiste Hégo et participe probablement en 1889 au supplément douaisien de La Croix, car, comme l’écrira le chanoine Masquelier, « c’est là que sa vie s’orienta vers l’apostolat de la presse ». Curé successivement à Fontaine-au-Bois et Haspres, il rentre à La Croix du Nord en 1895 où, selon le chanoine Masquelier, « il porta le poids principal du service de nuit » pendant vingt ans.

Directeur du journal, il était membre de l’Association professionnelle de journalistes du Nord depuis sa fondation en 1902. Il était par ailleurs chanoine titulaire de la cathédrale Notre-Dame de la Treille depuis la création du chapitre.

J.-P. V.

Source : La Croix du Nord, 20 septembre 1920.



HEDOUIN Pierre (Boulogne, 28 juillet 1789 – Paris, 20 décembre 1868)

Avocat


Pierre Hédouin « fut, selon Ernest Deseille, le vrai journaliste demandé par l’époque et il servit à ses lecteurs des ingéniosités, des boutades, des jeux de l’esprit… » Avocat à Boulogne, où il était né en 1789, Hédouin fonda L’Annotateur boulonnais (1823-1830), « celui qui inspira à l’imprimeur Hesse le désir de concurrencer la Feuille d’annonces de Le Roy ».


Source : Ernest Deseille, Histoire du journalisme en Boulonnais, Mémoires de la Société académique de l’arrondissement de Boulogne, 1868, p. 165-405.



HEMERY Jean (Béthune, 1932 – Barrégant, septembre 2003)

Journaliste


Journaliste à l’édition béthunoise du quotidien socialiste Nord-Matin, Jean Hémery est nommé au siège à Lille et finit sa carrière comme rédacteur en chef adjoint.

A la retraite, il se retire en Bretagne où il meurt en septembre 2003.

J.-P. V.


HENNEQUIN Armand (?, ? - ?, ?)

Inspecteur d’Académie


Ancien proviseur du collège royal de Douai, Armand Hennequin, devenu inspecteur de l’Académie de Douai, lance en juillet 1838 L’Ouvrier, journal d’éducation pour les classes populaires. Imprimé par Vincent Adam à 300 exemplaires, ce mensuel entend s’atteler à « l’éducation morale de l’ouvrier ». Il disparaît le 29 juin 1839.

A la même époque, sort des presses du même Vincent Adam L’Instituteur du Nord et du Pas-de-Calais placé sous l’égide du recteur de l’Académie. Il est vraisemblable qu’Armand Hennequin participa à cette revue qui connut un meilleur sort que L’Ouvrier.

J.-P. V.

Source : Jean-Paul Visse, La Presse douaisienne 1790-1940, Société des Amis de Panckoucke, 2017.



HENRY Gaston ( ?, 1873 – Montreuil-sur-Mer, 31 août 1938)

Journaliste


Fils d’un directeur d’école, Gaston François Marius Henry fait ses études au lycée d’Amiens. Il fait ses débuts dans le journalisme à Amiens puis entre en 1897 dans la rédaction du Journal de Montreuil. Trois ans plus tard, il prend la direction du journal puis il achète Le Journal de Berck et crée en 1908 L’Avenir du Touquet.

Très impliqué dans la vie locale, il exerce parallèlement de nombreuses fonctions. Administrateur des hospices de Montreuil, il est membre de la Commission de surveillance des comptes de la Société d’agriculture, du Syndicat agricole, de la Caisse du Crédit agricole, de la Société coopérative agricole des producteurs de la région de Montreuil. Il est également président de la Société des courses de Berck.

A sa mort à Montreuil dans sa 65e année, son fils Jacques lui succède.



HENRY Jean (Trélon, 11 janvier 1910 – Rousies, 15 septembre 1988)

Journaliste


Entré à l’âge de 16 ans dans une imprimerie maubeugeoise qui publiait l’hebdomadaire La Frontière, Jean Henry devint le rédacteur de ce périodique jusqu’en 1934. Le 1er mars, il assurait les fonctions de rédacteur détaché à Maubeuge du quotidien L’Echo du Nord. .

Mobilisé en 1939, il fut fait prisonnier puis rapatrié pour maladie en octobre 1941. Il reprit alors son travail de correspondant et le 4 septembre 1944 il participait à la sortie de La Voix du Nord, comme chargé de l’édition de Maubeuge.

Il contribua à son développement et installa le bureau du quotidien lillois eu cœur de la cité de la Sambre. Après quelque cinquante ans consacrés au journalisme, Jean Henry prit sa retraite en mars 1975.

Impliqué dans de nombreuses associations, il était titulaire de la croix de guerre 39-45, de la croix du combattant, de la médaille d’honneur du travail. Il était également officier des palmes académiques.


Source : La Voix du Nord du 15 septembre 1988.



HENRY Jean-Baptiste

Imprimeur


Jean-Baptiste Henry prend la direction des Annonces, affiches et avis divers lorsque son fondateur Charles-Joseph Panckoucke renonce en décembre 1782. Il le maintient durant toute l’année 1783, puis abdique à son tour.



HENRY, Maurice (Cambrai, 29 décembre 1907 – Milan, 21 octobre 1984)

Journaliste, dessinateur


Né d’une famille cambrésienne aisée, profondément marqué par la guerre, Maurice Henry décide d’échapper à son milieu bourgeois. Il rencontre, Arthur Harfaux, Roger Daumal, Roger Vaillant et Roger Gilbert-Lecomte avec lesquels il fonde la revue Le Grand Jeu (trois numéros parus), qui voulait représenter « une folle tentative pour redonner un sens à un monde qui n’en avait plus ». En 1929, il se fait journaliste au Petit Journal pour gagner sa vie, tout en pratiquant le dessin d’humour. En 1932, le groupe se dissout et rejoint Breton, pour participer aux activités du groupe surréaliste, et Henry collabore à la revue Le Surréalisme au service de la révolution.

Henry tenait une chronique régulière de critique cinéma depuis ses débuts dans la presse. En 1940, Harfaux et lui créent une société, les « Gagmen associés ». Ils participeront à une vingtaine de films, parmi lesquels Madame et le mort de Louis Daquin, 120 rue de la Gare, d'après Léo Malet, Coup de tête, Les Aventures des Pieds Nickelés, Bibi Fricotin, Au petit bonheur et L'Honorable Catherine de Marcel L'Herbier, en qualité de gagmen ou scénaristes jusqu’en 1951.

Après la Seconde Guerre, Henry recommence à dessiner. Déçu par la façon de ses dessins sont reçus, il décide de se consacrer uniquement à la peinture à la sculpture et aux collages sur la fin de sa vie.

Maurice Henry a publié dans de très nombreux journaux (France-Observateur, Le Figaro, L’Os à moelle, Combat, Paris-Match, Les Lettres nouvelles, Bizarre…), certains dessins étant repris dans la presse régionale. Entre 1930 et 1984, Maurice Henry aurait produit près de 25 000 dessins, publiés dans 150 journaux et une vingtaine d'albums. Pour caractériser son œuvre, citons simplement un avis de Jean Cocteau : « Les caricatures charmantes de Maurice Henry puisent leur force dans un contraste entre une sorte de conformisme du dessin et la fraîcheur de la légende. Le rire est provoqué par cette chute de la réalité dans le rêve. C’est un réflexe tout neuf de notre époque»

Maurice Henry a reçu le Grand Prix de l’humour noir en 1975 et le Grand Prix national des arts graphiques en 1983. Cet artiste polyvalent, ami de Breton, Dalí, Picasso et Cocteau, est mort à Milan en 1984.

B. G.




HERBART Pierre Maurice (Dunkerque, 29 mai 1903 – Grasse, 3 août 1974)

Romancier, essayiste, journaliste, résistant

Petit-fils d’armateur, fils de clochard (état choisi par son père après que ce dernier eut dilapidé la presque totalité de la fortune familiale), Pierre Herbart travaille à dix-sept ans dans une compagnie d’électricité pendant deux ans. Il fait son service militaire en Afrique, se rendant en Afrique du nord, au Mali et au Niger.

De retour à Paris, il rencontre Jean Cocteau, puis André Gide, dont il épousera une ancienne maîtresse. Il visite l’Indochine avec André Viollis, du Petit Parisien, puis, entré au P.C.F., se voit confier un reportage sur l’Espagne pour le compte du Parti (1933). En 1935, il est à Leningrad, où il dirige la revue Littérature internationale, remplaçant Nizan à ce poste. Nouveau voyage en URSS avec Gide, Guilloux Dabit, Schiffrin. Rentré à Paris, il part en Espagne, où la guerre vient d’éclater, pour discuter avec Malraux de l’opportunité de la publication du Retours de l’U.R.S.S. de Gide. L’année suivante, il accompagne en Afrique Gide, nommé membre d’une commission coloniale. Il en rapportera un témoignage terrible Le Chancre du Niger.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il entre dans la Résistance. Il participe à la mise en place d’un réseau qui aide les jeunes gens à échapper au S.T.O. Membre du réseau « Défense de la France », il est partie prenante du journal du même nom, qui deviendra France Soir. Chargé de la direction de la branche bretonne du réseau, il participe activement à la libération de Rennes.

À la Libération, il rejoint Camus à Combat. Il est un des créateurs de Terre des Hommes, hebdomadaire, avec Jacques Baumel et Claude Bourdet. Puis il perd successivement son frère et son ami André Gide, et divorce de sa femme et dans le même temps des proches de Gide. Frappé d’hémiplégie, il meurt à Grasse dans le dénuement.

Pierre Herbart a collaboré, outre aux journaux déjà cités, à différentes revues littéraires, ainsi qu’à Marianne et Vendredi. Il laisse une œuvre littéraire appréciée : Le Rôdeur (1931), L'Imaginaire (1984), Contre-ordre (1935), Le Promeneur (2000), En URSS 1936 (1937), Le Chancre du Niger (1939), Alcyon (1945), À la recherche d'André Gide (1952), L'âge d'or (1953), La ligne de force (1958 et 1980); La Licorne (1964), Souvenirs imaginaires (1968), Histoires confidentielles (1970), Les Cahiers rouges (1999); Inédits, Le Tout sur le tout (1986); Le scénario d'Isabelle, en collaboration avec André Gide, Textes retrouvés, Le Promeneur, (1999) On demande des déclassés, Le Promeneur, 2000.

B. G.


En savoir plus : Paul Renard (dir.), Pierre Herbart, romancier, autobiographe et journaliste, Roman 20-50, Hors série n°3, 2006, 90 p. ; Paul Renard (dir) Pierre Herbart, Nord’ n° 37, juin 2001.

Sources : plusieurs sites sur l’Internet : Wikipédia, Babelio, Nuit blanche.




HOLLART Camille
(Couin [Pas-de-Calais], 6 décembre 1863 – Arras, 16 juin 1942)

Journaliste

Fils de Célestin Hollart, jardinier, et de Marie Amélie Adélaïde Lantoine, Camille Hollart devient rédacteur au quotidien lillois La Dépêche en 1888 où il rentre après cinq ans de service militaire et y avait gagné le grade de sous-officier.

Il fait toute sa carrière dans ce journal dirigé par Henri Langlais, notamment comme rédacteur régional en poste à Arras. Il est également correspondant pour le quotidien L’Echo de Paris.

Durant la Première Guerre, il est membre de la Croix-Rouge. Il est administrateur adjoint de l’hôpital auxiliaire 7bis à Arras. En septembre-octobre 1914, il est notamment chargé de la réception et de l’évacuation des blessés. En février 1915, il fonde une clinique ophtalmologique à Hesdin. Tout au long de la guerre, il effectue des missions périlleuses au service des blessés. Père de cinq enfants, Camille Hollart perd deux fils au cours du conflit. Sa conduite lui en 1921 d’être nommé chevalier dans l’ordre de la Légion d’honneur au titre du ministère de la Guerre. En 1918, il devient directeur de l’œuvre de secours « Le Pas-de-Calais dévasté ».

Il reprend son travail de journaliste. Membre de l’Association des journalistes professionnels du Pas-de-Calais, il en devient président en 1935. En 1921, il est fait chevalier du mérite agricole.

J.-P. V.

Sources : Site Léonore, dossier de légionnaire ; Le Grand Echo du Nord, 17 juin 1942.



HONORE Geneviève dite Geneviève Honoré-LAINE ( ?, 1914 – Le Chesnay, 30 janvier 2017)

Journaliste

Fille du Nord où elle est née en 1914, Geneviève Honoré arrive à Paris en 1936. Elle suit alors Louise Monnet, sœur de Jean Monnet, dans l’Action catholique féminine des milieux indépendants.

Après la guerre, elle est rédactrice des pages féminines des quotidiens La Croix du Nord à Lille et Ouest-France à Rennes. C’est nanti de la carte d’identité professionnelle qu’elle est embauchée en 1951 à La Croix par le père Gabel. Première journaliste femme au quotidien catholique dont la rédaction compte encore de nombreux prêtres, elle reste le seul élément féminin de la rédaction pendant douze ans. Elle signe alors ses articles du nom de Lainé.

Féministe, elle déplore, après l’ouverture du concile Vatican II, du peu de place accordée aux femmes.

Même après sa retraite à l’âge de 65 ans, elle continue, jusqu’à un âge très avancé, à mettre sa plume alerte au service de son ancien journal. Elle est également l’auteure de plusieurs ouvrages.

J.-P. V.

Sources : Isabelle de Gaulmyn, « Geneviève Honoré-Lainé, la plume alerte au service de l’Evangile », La Croix, 10 juin 2011 et « Geneviève Honoré-Lainé, la première journaliste femme de La Croix est décédée « La Croix, 31 janvier 2017



HOREMANS Jean-Baptiste (Ham-sur-Meuse (B), 14 mars 1811 – Lille, 27 septembre 1887)

Imprimeur, romancier, journaliste

Arrivé de Belgique à Wazemmes, à côté de Lille, à l’âge de 12 ans, Jean-Baptiste Horemans est d’abord apprenti à l’imprimerie Lefort. Il y devient typographe puis compositeur. Par la suite, il entre comme prote et rédacteur chez Vanckère. Marié en 1831, il est naturalisé en 1845.

Etabli libraire, il publie plusieurs ouvrages : en 1848 Marie ou piété et résignation, en 1850 La Brodeuse de tulle, en 1854 Histoire d’un filtier de la rue Saint-Sauveur, en 1858 Le Fileur de Coton… Il édite également en 1858 les mémoires de son frère, soldat de l’Empire, sous le titre Mémoire d’un grenadier du 23e ligne.

Ayant acheté une imprimerie, Horemans lance plusieurs périodiques en 1849 un bihebdomadaire Le Papillon qui devient en mars 1851 Le Nouvelliste, en 1852 Le Moulin-à- vent dont l’existence est éphémère. En 1853, lors de la suspension du Moulin-à-vent, Horemans est même condamné à un mois de prison. En 1855, il lance La Gazette de Wazemmes qui disparaît trois ans plus tard. Dans ses différents périodiques, il rédige des articles sur les coutumes et traditions lilloises.

Le 30 septembre 1864, il lance un quotidien Le Journal du peuple du Nord de la France qui fusionne le 8 décembre 1866 avec Le Courrier populaire du Nord de La France.

J.-P. V.

Source : BM Lille, fonds Humbert, dossier 2, boîte 14.



HOTTIAUX Anne-Marie épouse REBOUX (Mesnil-Saint-Martin (B), 13 février 1861 – Roubaix 21 décembre 1934)

Journaliste, patron de presse

Professeur de français, conférencière et journaliste, Anne-Marie Reboux-Hottiaux prendra la succession d’Alfred Reboux, qu’elle avait épousé en secondes noces. L’acte de mariage daté du 16 octobre 1890 indique qu’elle est professeur de français. C’est donc tout naturellement qu’elle contribue au Journal de Roubaix en mettant sa plume au service de petites chroniques qu’elle signait du pseudonyme de “Pervenche”. « Tous nos lecteurs connaissent PERVENCHE pour avoir lu ses articles si finement écrits ; elle y a traduit la dignité, la grandeur, la beauté du travail, elle s’est intéressée à toutes les œuvres de charité, au développement de toutes les sociétés de la région, au sort des humbles, à la situation sociale de l’ouvrière. Il n’est pas un de ses articles qui n’ait été rédigé dans un but humanitaire et social. »

Au décès de son mari, Mme Alfred Reboux passe du rôle de discrète collaboratrice à celui de directrice de l’un des plus importants journaux de la région. Veuve à 48 ans, elle poursuit l’œuvre entreprise par son époux pendant près de trente ans. Elle s’affirme comme une directrice active et vigilante, et le Journal de Roubaix poursuit sa carrière de grand quotidien régional catholique et patriote. En 1914, il tire à 70 000 exemplaires. A l’arrivée des Allemands, de nouvelles rotatives venaient d’être installées dans des ateliers clairs, spacieux, munis du matériel de clicherie et d’imprimerie le plus perfectionné. L’invasion allemande entraîne le silence forcé, et le pillage du matériel récemment acquis. En 1916, Mme Veuve Reboux passe en France libre et donne une série de deux cents conférences dans les plus grandes villes de la France libre : « Elle apparaissait comme la personnification de nos provinces infortunées et frémissant sous le joug. Il faut avoir entendu cette parole si simple et si émouvante soulever une assemblée, faire couler des larmes et tirer de l’âme humaine ce qu’elle a de meilleur pour comprendre le pouvoir souverain de son éloquence. »

En 1918, cinq heures après le départ des allemands, le Journal de Roubaix reparaît avec des moyens de fortune. Dès 1919, le récit complet des quatre années d’occupation est édité comme un tragique feuilleton, d’abord dans les pages du quotidien, puis dans celles du Dimanche du Journal de Roubaix, un supplément hebdomadaire. Après l’armistice, elle fonde l’Œuvre de la livre de laine  dont l’appel est entendu dans toute la France, qui envoie des petits paquets de laine destinée à constituer des matelas. Toutes ces activités lui valent d’être élevée à la dignité de chevalier de la Légion d’honneur le 12 août 1928. Elle est directrice du Journal de Roubaix jusqu’à sa mort, intervenue en 1934.

Ph. W.

Sources : Journal de Roubaix du 12 août 1923 ; Le Monde Illustré de mars 1923.



HOUCKE Jean
( ?, 2 avril 1927 – Hazebrouck, 5 janvier 2012)

Journaliste

Fils de Jules Houcke, qui avait réalisé les dernières parutions de La Voix du Nord clandestine en 1944, Jean Houcke intègre la rédaction du quotidien lillois le 1er mai 1948. D’abord affecté dans la région lilloise, il rejoint la rédaction d’Hazebrouck après la disparition d’André Biébuyck et en prend la direction. Fidèle à sa Flandre natale, il y fera toute sa carrière professionnelle.

A l’heure de la retraite en novembre 1988, il est nommé au conseil de surveillance du journal, puis de sa société holding, Voix du Nord Investissement (VNI), avant de présider le conseil de surveillance de Voix du Nord SA et d’en devenir président d’honneur.

Homme cultivé, passionné d’histoire, il laisse de nombreuses chroniques historiques et d’un ouvrages Fruchart alias Louis XVII.



HOUCKE Jules (Nieppe, 20 mai 1895 – Nieppe, 12 mars 1968)

Homme politique

C’est à la demande de Jean Catrice, futur commissaire à l’Information, que Jules Houcke fait paraître en 1944 les deux derniers numéros du journal clandestin La Voix du Nord. Membre du Comité départemental de Libération, chargé de préparer la nouvelle presse dès la Libération, il fait, le 6 septembre, paraître le journal au grand jour.

Né le 20 mai 1895, Jules Houcke s’engage en 1916 pour quatre ans, sa conduite lui vaut la croix de Guerre avec palme. En 1920, il reprend l’entreprise familiale de confection. Il est maire de Nieppe en 1939. Dès le début de l’Occupation, il s’oppose aux Allemands par diverses actions : fourniture de papiers aux réfractaires, aux récalcitrants au STO, aide aux aviateurs alliés, coordination des parachutages alliés,… Arrêté par les Allemands, il est ainsi condamné à six mois de prison, mais réussit à s’évader. Jules Houcke entretient également des contacts avec des résistants Voix du Nord, mouvement créé autour du journal clandestin fondé par Natalis Dumez et Jules Noutour. En 1944, le mouvement ayant été décimé, Jean Catrice s’adresse à lui pour le représenter au sein du Comité départemental de Libération où est évoqué en juillet l’avenir de la presse dans le Nord. Lors d’un voyage à Paris, Jules Houcke reçoit confirmation que La Voix du Nord doit bien paraître à la Libération dans les locaux du Grand Echo. Son action pendant l’Occupation est récompensée par la médaille de la Résistance avec rosette.

Le 10 septembre 1944, Jules Houcke signe son premier éditorial dans La Voix du Nord. Le 28 février 1945, il est élu président du Conseil de gérance de la société éditrice La Voix du Nord-Houcke et Cie et devient directeur de la publication. Parallèlement, il entame une carrière politique : conseiller général du canton de Bailleul nord-Est à partir de septembre 1945, membre de l’Assemblée constituante à partir d’octobre 1945. Lors du renouvellement de l’Assemblée en juin 1946, il ne se représente pas.

Le journal connaît alors des turbulences. En printemps 1946, Natalis Dumez, au nom de l’association « ceux de la Voix du Nord » entame une procédure judiciaire contre le conseil de gérance. Il revendique le titre et le droit de constituer une société avec les seuls résistants. Les relations entre le conseil de gérance et le directeur du journal, Léon Chadé, se sont également dégradées. En mars 1948, le personnel, apprenant son licenciement, se met en grève. Jules Houcke, mis en minorité à plusieurs reprises, démissionne de la présidence en 1948. Il laisse la place à René Decock. Malgré plusieurs tentatives, il ne parviendra plus à reprendre la présidence, mais reste administrateur.

Il reprend sa carrière politique. Le 7 novembre 1948, tête de liste du Rassemblement du peuple français, il est élu au Conseil de la République et réélu en 1952. Lors des législatives de 1956, candidat sur la liste de Paul Reynaud, il est battu et se retire de la vie politique. En novembre 1962, il est pourtant candidat contre Paul Reynaud et est, cette fois, élu.

Chevalier de la Légion d’honneur en 1946, il est promu officier en 1962. Il meurt à Nieppe le 12 mars 1968.


Sources : Jean-Paul Visse, Ces Quotidiens des Hauts-de-France. Les quotidiens du Nord-Pas-de-Calais et de Picardie depuis la Libération, Société des Amis de Panckoucke, 2021 ;  AD Nord, 9 W 261, Lettre de Jules Houcke à la Cour de justice de Lille, le 5 novembre 1945 ; Jean Catrice, « Prise de pouvoir », Revue du Nord, tome 57, n° 226, juillet-septembre 1975 ; Dictionnaire des parlementaires français de 1940 à 1958, consulté sur le site de l’Assemblée nationale.



HOURIEZ Pierre
(Iwuy, 6 septembre 1905 – Lille, 24 mars 1962)

Directeur

Inspecteur central des impôts indirects, Pierre Houriez découvre le monde de la presse au lendemain de la Libération de Lille, en septembre 1944, où Augustin Laurent le propulse directeur du nouveau quotidien socialiste Nord-Matin qui s’installe dans les locaux du Réveil du Nord, interdit pour avoir paru durant l’Occupation.

Né à Iwuy en 1905, Pierre Houriez a fait toute sa carrière dans l’administration des finances à Landrecies, au Quesnoy,… Il est militant socialiste depuis 1932 et secrétaire de la CGT fonctionnaires. Mobilisé en 1939, il est fait prisonnier à Dunkerque en mai 1940. Rapatrié en France en mai 1941, il passe quelque temps à Toulouse puis rentre en zone Nord où il prend contact avec Augustin Laurent. Chargé de reconstituer la Résistance dans le Valenciennois, il est l’un des fondateurs de Libération-Nord dans le secteur, il est également membre des réseaux Bordeaux-Loupiac et Brutus. Après la Libération, toujours membre de la SFIO, Pierre Houriez siège à la commission exécutive fédérale.

Avec dix-neuf éditions, Nord-Matin atteint un tirage qui frise les 200 000 exemplaires et se dote de suppléments : Nord-Sports, Entre-nous… qui disparaissent au début des années 50. La gestion de la société éditrice est chaotique et est à plusieurs reprises mise en cause par le personnel. En 1966, le journal est au bord du gouffre et pour éviter la banqueroute, il passe en novembre 1967 entre les mains du groupe Hersant. Dès lors, une nouvelle société se met en place avec à sa tête Roger Gruss.

En outre ses fonctions de directeur administratif à Nord-Matin, Pierre Houriez fut administrateur du quotidien Nord-Soir de 1947 à 1949. Le 15 avril 1957, il est élu vice-président de l’AFP. De 1956 à 1964, il est vice-président du Syndicat national de presse quotidienne régionale.

Titulaire de la Croix de guerre, de la médaille de la Résistance, il était également officier de la Légion d’honneur.


HURET Jules (Boulogne-sur-Mer, ? – Paris, 14 janvier 1915)

Journaliste littéraire, puis grand reporter

Né en 1853 (ou 1863 selon les sources) dans une famille de marins pêcheurs de Boulogne-sur-Mer, Jules Huret a fondé une revue littéraire en 1881, collaboré à plusieurs hebdomadaires locaux et est correspondant de plusieurs journaux parisiens.

En 1886, il s'installe à Paris où il est engagé au quotidien L'Événement, puis en 1890 à L'Écho de Paris pour lequel il fut chargé d'interroger les grands écrivains français du moment. Son Enquête sur l’évolution littéraire, publiée en 1894, fait lui un maître de l'interview littéraire.

En 1892, il entre au Figaro où une enquête sur « La question sociale en Europe » le conduit à visiter une dizaine pays. Ce travail paraît également en un volume en 1897 et en 1901. Il multiplie ensuite les reportages à l'étranger : États-Unis (1903-1904), Allemagne (1906-1907 et 1909), l'Argentine (1911).

Mort à Paris le 14 février 1915, Jules Huret passe pour l'inventeur du reportage moderne.

Ch. Def.



HUREZ Amand François
(Cambrai, 31 décembre 1791 – Cambrai, 16 juin 1832)

Imprimeur


Fils de Jean-François Hurez, né le 31 décembre 1791 à Cambrai, Amand (ou Armand) François est formé à Paris chez Crapelet et chez Didot avant de revenir à Cambrai où il prend la succession de son père après sa démission en juillet 1817. Il poursuit la publication du Journal périodique de l’arrondissement de Cambrai qui, après une suspension, devient en 1819 La Feuille de Cambrai. Ami de Vincent Leleux, éditeur de L’Echo du Nord, Hurez est comme lui un défenseur de la charte.

Alors que ce périodique a salué avec enthousiasme l’arrivée de Louis-Philippe en 1830, il devient l’un des opposants les plus virulents à la monarchie de Juillet. Le sous-préfet de Cambrai le qualifie d’ailleurs d’« égout de toutes les ordures de la ville ». Dans les premières années du règne du roi bourgeois, Hurez est d’ailleurs membre du conseil municipal dirigé par Amédéé Lallier.

Sous-lieutenant de la Garde nationale, il est membre de la loge Thémis. Il l’est également Société d’émulation. Il meurt à 40 ans le 16 juin 1832. Sa femme, qui est brevetée le 17 août 1832, prend alors le relais de son mari et La Feuille de Cambrai se poursuit jusqu’en 1842.

J.-P. V.



HUREZ Jean-François
(Cambrai 1756 - ?, ?)

Libraire imprimeur éditeur


Jean François Hurez ouvre une librairie à l’enseigne de la Bible de Rome, 12, Grande Place à Cambrai en 1803. Il fonde une imprimerie où il fait paraître le premier Almanach de la ville. L’année suivante, il lance un périodique La Feuille de Cambrai. Journal d’affiches, annonces judiciaires et commerciales, avis divers, sciences, arts. Il fonde également une fabrique de dominos et d’images.

Jean François Hurez démissionne en faveur de son fils Amand François en 1817.

J.-P. V.



HURSEAU Paul (Lille, 9 juillet 1920 – Lille, 3 novembre 2006)

Journaliste


Passionné de football, Paul Hurseau mit son métier au service de ce sport qu’il avait pratiqué à l’Olympique lillois et au Racing-club lillois. Rédacteur sportif à Nord-Matin, il devint chef de la rubrique sportif. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur le LOSC.

Il était médaillé d’argent de la Jeunesse et des Sports.



HUS (Roland) (?, 1er mars 1921 – ?, ?)

Journaliste


Journaliste à l’édition d’Avesnes du quotidien Nord-Eclair, Roland Hus entre à l’hebdomadaire L’Observateur d’Avesnes lorsque le journal édité à Roubaix abandonne l’Avesnois. Il succède à Gaston Deloffre à la direction de L’Observateur. En conflit avec le nouveau propriétaire de l’hebdomadaire, Charles de Peretti, il donne sa démission.

Le 1er janvier 1955, il entre à La Voix du Nord comme secrétaire de rédaction, puis succède à Maxime Moirez comme chef des services régionaux. Il occupe cette fonction jusqu’à son départ en retraite.

J.-P. V.



HUSSON Alfred (? – ?)

Journaliste


Journaliste venu du quotidien parisien La Presse fondé en 1836 par Emile Girardin, Alfred Husson, qui collabore également au Tintamarre depuis sa création en 1843, arrive à Arras en 1848 pour diriger La Liberté dont le premier numéro paraît le 24 mars 1848. Trois semaines plus tard, il est devient l’unique propriétaire du quotidien et à la veille des élections d’avril, il crée une édition lilloise.

Le 12 août, Alfred Husson est condamné à 800 F pour « déclaration fausse et frauduleuse » ; le 31, il vend l’édition lilloise à Victor Léopold Barchaud ; puis le 12 septembre 1848, il démissionne de ses fonctions de rédacteur en chef et directeur-gérant du journal d’Arras.

Il est l’auteur de M. Emile de Girardin, la Chambre des pairs et le ministère (1847).

J.-P. V.



HUYGHE Louis (Boulogne-sur-Mer, 24 janvier 1876 – Clamart, 24 janvier 1935)

Journaliste


Louis Huyghe commence sa vie professionnelle dans l’administration avant d’opter pour le journalisme. Entré au quotidien arrageois L’Avenir du Pas-de-Calais, il en devient rédacteur en chef. En 1913, il fait partie des fondateurs de l’Association professionnelle des journalistes du Pas-de-Calais dont il est le premier président. Il quitte le Pas-de-Calais pour Paris où il entre au Petit Parisien comme chef des informations régionales. Il occupe ce poste pendant vingt ans, jusqu’à sa mort le 24 janvier 1935.

Il est le père de l’académicien René Huyghe, né à Arras en 1906, qui sera conservateur en chef du département des peintures au Louvre, professeur au collège de France.

J.-P. V.